En ces époques de restriction d'eau dans le département cet article nous permet d'entrevoir les dérives d'un libéralisme sauvage. L'eau sera bientôt aussi recherchée que le pétrole, les équilibres entre l'environnement , l'agriculture qui se doit de nourrir la population ou l'aide à la production d'énergie seront des choix essentiels de demain. cet article tirée du "Monde" est instructif.
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Aux Etats-Unis, l'eau manque pour permettre la fracturation hydraulique
LE MONDE | 23.08.2012 à 15h16 •
Mis à jour le 23.08.2012 à 15h22
La sécheresse qui sévit dans
plus de la moitié des Etats-Unis a singulièrement compliqué l'exploitation
du pétrole et du gaz de schiste. Les sociétés
de forage recherchent désespérément les milliers de mètres cubes d'eau
nécessaires à la fracturation de la roche, ce qui les oppose maintenant
aux fermiers qui essaient de conserver
leurs précieuses ressources hydrauliques.
Au Kansas, les entreprises qui ont
vu leur approvisionnement en eau limité par l'Etat ont proposé aux agriculteurs
de pomper
l'eau de leurs étangs ou d'accéder à leurs puits, monnayant des sommes
parfois considérables : jusqu'à 85 000 dollars (68 000 euros) par an d'après
Select Energy, l'une des entreprises
qui se consacrent à ce genre de prospection.
Mais les fermiers sont inquiets
car ils ne voient pas la fin de leurs soucis. "Ils ont peur de
rester
sans eau", déclarait à la chaîne CNN, Jeff
Gordon, directeur d'exploitation
de la compagnie pétrolière Texas
Coastal Energy, qui fore
au Kansas depuis un an. Ils pensent d'abord à leur bétail et à leurs
récoltes."
Une situation qui crée des tensions.
Au Colorado, les agriculteurs se sont vus devancés par les sociétés de
forage lors des ventes aux enchères des ressources hydrauliques, une pratique
courante dans beaucoup d'Etats. "Elles ont beaucoup plus d'argent
et nous concurrencent sur le marché", se plaint Bill
Midcap, du syndicat agricole
des Rocheuses (Rocky Mountain
Farmers Union), qui inclut
aussi le Wyoming et le Nouveau-Mexique.
LE BOOM PÉTROLIER MENACÉ
Au Texas, qui souffre de la sécheresse
depuis un an, certaines municipalités assises sur le gisement de Barnett
Shale, comme celle de
Grand
Prairie, ont interdit
l'utilisation de l'eau dans l'exploitation du pétrole de schiste. D'autres
villes ont prohibé son transport.
Car les foreurs ont dû parfois recourir
à des solutions extrêmes : acheminer
l'eau d'autres Etats par camion (d'aussi loin que la Pennsylvanie), ou
creuser
leurs propres puits. Dans le cas du pétrole de schiste, c'est une opération
encore rentable – le prix du baril dépasse les 90 dollars (72 euros) –,
mais ce n'est pas le cas du gaz dont les cours ont chuté de 70 % en quatre
ans. Si la sécheresse persiste, elle pourrait menacer
le boom pétrolier, en particulier pour les petites entreprises qui ne peuvent
faire
face à ces coûts supplémentaires.
Il faut donc chercher
des solutions. "Ces dernières années, la fracturation hydraulique
est devenue un vrai sujet de débat", affirme Brian Werner, porte-parole
du Northern Colorado Water Conservancy District. Le groupe écologiste Environment
Texas a demandé à ses juristes d'obliger
les foreurs à recycler
l'eau de la fracturation, normalement inutilisable car mélangée à du sable
et à des produits chimiques.
Dans l'Oklahoma, la fracturation
hydraulique n'a pas encore posé de problèmes mais l'Etat prévoit une augmentation
de la demande en eau de 33 % d'ici à 2050. "C'est une question
très sensible sur laquelle nous commençons à nous pencher", assure
Brian
Vance, de l'Oklahoma
Water Ressources
Board.
Le Grand
Ouest américain n'est
pas seul concerné. En Pennsylvanie, où se trouve le gisement de Marcellus,
l'un des plus vastes des Etats-Unis (il s'étend de New
York à la Virginie),
la Susquehanna River
Basin
Commission a suspendu,
le 16 juillet, les permis de prélèvement d'eau dans les rivières, ce qui
affecte directement plus de soixante sociétés de forage.
"Les prospecteurs vont devoir
apprendre
à mieux gérer les ressources hydrauliques, affirme David Brown, directeur
de programme à l'Agence américaine océanique et atmosphérique, car l'eau
va devenir
de plus en plus rare au fur et à mesure que le climat
se réchauffe."
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